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directeurs


 

Roger Chagnon

 

Directeur de 1963 à 1970 

    Roger Chagnon naquit le 12 avril 1910 à Laroche Saint-Cydroine, dans le département de l’Yonne. Orphelin de père dès son plus jeune âge, il suivit sa scolarité à Vermenton, où il vivait avec sa mère, obligée d’élever seule son fils.

 

     Ayant obtenu son brevet élémentaire en juillet 1926, il œuvra dans l’enseignement en tant que maître d’internat à Bourges, mais l’attirance qu’il éprouvait pour la mer l’incita à suivre les cours de l’École d’hydrographie du Havre. Après avoir suivi un stage dans la marine marchande, il y commença une carrière en 1928 au sein de la Compagnie des Chargeurs réunis, avant d’intégrer la Royale, où il obtint le grade d’officier de réserve. Contraint de donner sa démission à cause de sa myopie, il revint alors à des études supérieures de littérature française et d’anglais, qui lui permirent d’accéder au grade de professeur en classes secondaires.

 

     C’est à la rentrée d’octobre 1935 qu’il arriva à l’École Saint-Michel. Sa prestance, sa voix de bronze, ses cheveux devenus prématurément blancs contribuèrent à lui forger, auprès des élèves, une forte image d’autorité. Resté longtemps célibataire, il épousa en juillet 1944 la jeune Colette Pras, dont il eut quatre enfants : Marie-Françoise, André, Élisabeth et, sur le tard, Philippe. Parallèlement aux cours de français et d’anglais qu’il assurait à l’École Saint-Michel, il accepta, en octobre 1954, de prendre la direction de l’École de la Madeleine, puis, en octobre 1962, celle de l’École Saint-Augustin, avant de succéder tout naturellement à André Ghuysen à la tête de l’École Saint-Michel en décembre 1963.

 

     Le début de sa direction ouvrit pour l’établissement une période de raffermissement de l’autorité, que n’ébranlèrent guère les événements de mai-juin 1968, même si, au cours des mois qui suivirent, il eut à faire face à une génération d’élèves que son aura n’impressionnait plus autant.  Son décès brutal, consécutif à une crise cardiaque, le 3 août 1970, plongea l’école dans une ère d’incertitude. 


 

André Ghuysen

 

André Ghuysen

Directeur de 1933 à 1963 

     Né en décembre 1898 à Paris, dans une famille originaire de Belgique qui tenait une fabrique de chapeaux rue des Petits-Champs, André Ghuysen, dont l'enfance avait été dominée par la figure d'une mère très possessive, fit le choix d'une carrière d'enseignant, qu'il ne put réellement exercer qu'à son retour des tranchées de la guerre de 1914-1918.

 

   Nommé directeur de l'École Notre-Dame de Clignancourt, il y fit la connaissance d'Andrée Ribardière, qu'il épousa en septembre 1933, et dont il eut cinq enfants : Jeannette, Gérard, Annie, Jean-Pierre, et, plus tardivement, Élisabeth. Peu après son mariage, en octobre 1933, il devint directeur de l'École Saint-Michel, à la tête de laquelle il resta pendant trente ans. Il eut à gérer la difficile période de l'occupation allemande, ainsi que toutes mutations que connut l'école, qui, passant progres-sivement du statut d'école commerciale à celui de collège d'enseignement général, connut sous sa direction un développement considérable. Il dut faire face, également, au changement fondamental introduit par le vote, en décembre 1959, de la loi Debré, qui proposait désormais aux établissements privés catholiques de signer un contrat d'association avec l'État.

 

    Personnage haut en couleurs communément connu sous le surnom de Pick-Up, il était habité par une foi chrétienne inébranlable, qu'accompagnait une haute idée de sa vocation d'enseignant, dans une matière, l'histoire, qui lui permettait de déployer les ressources de sa grande culture. Il constitua avec le curé Jean Michel, arrivé à la tête de la paroisse au même moment que lui, un duo légendaire. Immensément généreux, il était également capable de coups de tête et de colères mémorables, dont tous les élèves qui ont fréquenté l'école à cette époque conservent le souvenir.

 

   Le décès de son épouse, en septembre 1960, lui porta un coup terrible, assombrissant les dernières années de sa direction. En décembre 1963, il passa le flambeau à Roger Chagnon, qui enseignait à l'école, en tant que professeur de français et d'anglais, depuis octobre 1935.

 

 Il se retira dans une retraite paisible, quoique fort active, marquée toutefois par le décès de son fils Gérard au cours des années 1980. Il s'éteignit en janvier 1992. 


 

Augustin Avit

 

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Directeur de 1914 à 1933

    Neuvième rejeton d’une famille d’agriculteurs de onze enfants, Augustin Avit, né en septembre 1875, était originaire du canton de Saugues, dans le sud de la Haute-Loire. Élève doué, il avait passé son brevet élémentaire en 1893. Sa foi ardente l’incita à entrer dans la congrégation des frères lassalliens des Écoles chrétiennes, au sein de laquelle il demeura jusqu’en 1906, exerçant sa tâche d’enseignant dans plusieurs établissements catholiques. Ayant renoncé à l’habit religieux, il épousa Marie Viala, dont il eut deux enfants, Suzanne et Jean.

 

  Lorsque les frères furent empêchés de poursuivre leur mission à l’École Saint-Michel des Batignolles, c’est sur lui que se porta le choix du curé de la paroisse Saint-Michel, Antoine Baston, pour prendre la direction de l’établissement à la rentrée d’octobre 1914. Mais la guerre venait d’éclater. Mobilisé dans l’infanterie, Augustin Avit participa aux combats de mars 1915 à octobre 1917, date à laquelle il fut mis en sursis et put enfin assurer sa mission de directeur. Entre-temps, son épouse Marie était décédée. En juillet 1918, il épousa en secondes noces Marguerite Leperche, qui, enseignant l’anglais, vint le rejoindre à l’École Saint-Michel, et dont il eut deux jumelles, Geneviève et Monique, et un garçon, Michel.

 

   Quelque peu dépeuplée par l’épreuve de la guerre, l’école avait besoin de repartir sur des bases nouvelles. C’est ce à quoi s’employa Augustin Avit, en lien étroit avec le curé Baston, en perpétuant de son mieux la forte empreinte religieuse que les frères avaient donnée à l’école. Les liens étroits qui unissaient cette dernière à la paroisse se manifestaient par l’activité débordante des œuvres qu’elle abritait entre ses murs, ainsi que par celle de l’Amicale Saint-Michel, association qui regroupait les anciens élèves.

 

   En janvier 1933, au moment du décès brutal d’Augustin Avit, dans sa cinquante-huitième année, l’École Saint-Michel, dont la vocation était de préparer au certificat d’études, au brevet élémentaire et au brevet commercial, accueillait désormais quelque trois cents élèves. L’épouse du directeur prématurément disparu, Marguerite, assura la transition jusqu’à l’arrivée de son remplaçant, André Ghuysen, à la rentrée suivante.   


 

Directeurs de 1880 à 1914 : Frères Héraclée, Séverin, Anthilde et Agilbertin

 

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Frère Exupérien chargé du contrôle de la construction des établissements

    Très Cher Frère : c’est par cette formule qu’on désigne le frère directeur d’une école congréganiste.

 

     Après que, à l’instigation d’un certain nombre de personnalités du quartier des Épinettes, eût été constituée, en mai 1879, la Société anonyme des Immeubles de l’avenue de Saint-Ouen et du passage Moncey, les travaux de construction des bâtiments du 27 et du 35 de l’avenue de Saint-Ouen commencèrent, sous le contrôle du Frère Exupérien, assistant du Frère supérieur général de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes. L’établissement, confié à la Congrégation des Frères de la doctrine chrétienne de Nancy, ouvrit ses portes à la rentrée d’octobre 1880.

 

     C’étaient en fait deux écoles distinctes qui accueillaient désormais les enfants du quartier : au 27, une école primaire de quelque trois cents jeunes garçons, gratuite ; au 35, une école commerciale d’environ deux cents élèves, l’École Saint-Joseph, payante. Chacune de ces deux écoles avait sa propre direction, assurée par Frère Héraclée pour l’école gratuite, par Frère Séverin pour l’école commerciale. Frère Héraclée ayant été nommé en 1882 visiteur des établissements des frères pour la ville de Paris, les deux écoles se trouvèrent regroupées sous la même direction du Frère Anthilde, grand, imposant, et qui, selon la description qu’en a faite un élève de l’époque, savait mettre et même remettre chacun à sa place. Au Frère Anthilde succéda, en 1890, le Frère Agilbertin, venu de la communauté de Montrouge, et qui s’était d’ailleurs, au cours des années précédentes, occupé de l’école en tant qu’inspecteur. Petit, sec, nerveux, le Frère Agilbertin débordait d’activité, n’hésitant pas à jouer à la balle avec les élèves, les emmenant au bois, le jeudi, pour herboriser.

 

     Chaque jour, les frères savaient donner de leur gaieté aux élèves, organisant des promenades pour les sortir de leur quartier, faisant don de leur savoir et de leur sollicitude. Le traumatisme en fut d’autant plus grand quand, en juillet 1914, les frères se virent signifier, par décret, que le sursis de dix ans accordé après le vote de la loi du 5 juillet 1904, qui leur interdisait d’exercer toute mission d’enseignement, venait d’expirer. Il leur fallut partir, la mort dans l’âme. L’hommage qui leur fut rendu, que ce soit de la part du curé de la paroisse Saint-Michel, Antoine Baston, des parents ou des anciens élèves, fut à la hauteur du dévouement qui avait été le leur. Et c’est à un ancien frère des écoles chrétiennes, Augustin Avit, que le curé Baston confia la tâche de diriger l’école à la rentrée d’octobre 1914.


 

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